Aux sombres héros de l’amer

par

Matthieu Pourquet

publié le

20 novembre 2017

«Capitaine ! Capitaine ! Je crois qu’on a un problème !

_ Qu’y a-t-il matelot ?

_ Un iceberg, capitaine ! Droit devant !

_ Impossible, matelot, vous devez vous tromper. Nous longeons les côtes de la Seichanie, et il n’y a pas d’iceberg dans la Mer Rouge ! 

_ Oui capitaine, mais à Mulhouse, il n’y a ni mer ni océan, et pourtant le Costa Vandoperosa du capitaine Paci s’est pris un iceberg, et un gros !

_Vous n’y êtes pas, matelot. Nos pauvres marins ont été victimes d’un tsunami : leur paquebot a été enseveli sous la choucroute !

_ Ah bon, capitaine… Faut dire qu’il fallait s’y attendre… Depuis le temps qu’ils pédalaient dedans… Et qu’a-t-on fait des corps ?

_ Ben on les a mis en bière ! C’est ce qui se marie le mieux avec la choucroute ! Mais on ne vous apprend donc rien dans les écoles de voile ?»

L’orchestre entonnait les premières mesures de Sympathy for the devil lorsqu’on entendit un grand «crac».

Ce furent les derniers sons enregistrés par les boîtes noires.

La légende raconte que le Capitaine Patate, qui jusque là tenait le cap, voyant le paquebot prendre l’eau de toute part, préféra se saborder aux alentours du 28ème coup. Seuls les matelots Christophe T. et Florian C. réussirent à surnager. On ne retrouva jamais le reste de l’équipage.

Always lost in the sea…

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