Et alors, me direz-vous, pourquoi quelques Vandopériens ont-ils mis le cap sur le lointain Cap d’Agde plutôt que sur le traditionnel et sympathique tournoi lorrain de La Bresse ? Eh bien, en fait, pour plusieurs raisons :
1) Parce qu’avec plus de 900 joueurs répartis en 4 tournois, les risques d’affronter pour la 27ème fois un Nancéien de Stanislas (ou un Stanislas de Nancy, on s’y perd un peu), voire un Seichanais de Seichamps, sont nulles ou quasi nulles (statistiques fournies par la NASA).
2) Parce qu’on peut croiser Fedorchuk à la réception et l’entendre demander en français une seconde serviette (mais pourquoi une seconde serviette ?) ou rencontrer Karpov dans la rue en train de promener son chien (mais était-ce le sien ?)
3) Parce qu’on peut rentrer à temps pour assister à la finale de la coupe du monde de rugby et voir à la télé plein de maillots noirs victorieux.
4) Parce qu’il y a la mer et des nanas dareladiladada.
Tournoi de l’Avenir (- 1700)
Bérénice (53ème, 6/9) chuta ronde 2 contre un adversaire a priori modeste mais se reprit pour aligner un «hat trick» qui la propulsa dans la salle VIP, la cantine, Graal de tout joueur de l’Avenir. Une défaite sur le fil contre le futur second du tournoi stoppa net sa série. Cocotte eut l’occasion de se racheter dans la suivante, qu’elle démarra comme un bolide avec une belle attaque qui emportait tout sur son passage (l’ami Fritz lui accordait même un +14), lorsque patatras elle bougea une tour pour gagner une pièce… tour qui gardait le sanctuaire de son monarque. Nullement affectée par cette défaite casquette, la miss finit en trombe par deux belles victoires nettes et sans bavures.
Le diesel Christophe N (67ème, 6/9) mit du temps à s’échauffer (2 points sur 5) mais une fois lancé termina en boulet de canon sur un magnifique 4/4, avec 2 belles perfs dans l’ultime ligne droite ! Il gagne haut la main le prix Aliaume (voir plus loin) de la plus belle remontée et le prix de l’équipier du mois pour m’avoir rapporté mon Précieux oublié dans mon garage !
L’auteur de ces lignes (99ème, 5/9), par pur esprit de contradiction sans doute, débuta de la meilleure façon possible par un prometteur 3/3 qui le propulsa dès la 3ème ronde dans la fameuse salle du Graal. Il déclencha alors l’opération «j’y suis, j’y reste» et ferma la boutique ronde 4 après une partie de plus de 80 coups. Ronde 5, il trouva le moyen de perdre avec une tour de plus, et on le pria d’aller voir dans l’autre salle s’il y était. Sorti par la porte, il revint ronde 7 par la fenêtre grâce à une victoire rapide, mais se fit une nouvelle fois indiquer la sortie. Lors de l’ultime double ronde, dans le plus pur style «capitaine Patate», il trouva encore le moyen de saccager une partie quasiment gagnée en donnant gratuitement une tour sur une incroyable faute de main, ce qui l’obligea ensuite à passer ses nerfs sur une pauvre gamine qu’il miniaturisa en une heure et 19 coups.
Constantin (243ème, 3,5/9) avait très bien commencé (2,5/4) en annulant contre un 1700 (alors qu’il était gagnant !) et en battant un 1510 et un 1433. Mais, rançon du succès, il connut par la suite une longue traversée du désert, ne marquant qu’un seul point sur cinq, face, il est vrai, à des adversaires nettement supérieurs sur le papier. Ses progrès sont toutefois manifestes et il va sans doute en faire plier plus d’un lors des compétitions jeunes à venir.
A noter que le tournoi de l’Avenir fut remporté cette année par une femme. Comme quoi, Aragon ne disait pas que des sottises.
Tournoi du Cavalier (1650 – 2000)
Tête de série n°12, Aliaume le chevalier Braillard pouvait nourrir des ambitions dans un tournoi qui lui avait plutôt bien réussi l’an passé. Mais après plus de 4 mois sans joutes et un début désarçonnant (1 pt/3 et des choix stratégiques douteux), on se demandait s’il n’allait pas perdre suffisamment de poinzélos pour disputer la Loubatière le 11 novembre… avant de se rendre compte que le tournoi n’était pris en compte que pour le classement de décembre ! Du coup, Aliaume pour se remettre en selle, quitta la cavalerie et entra dans la marine pour prendre les commandes d’un sous-marin et amorcer sa remontée (je ne sais pas si vous suivez bien mes métaphores) : il convertit une finale nulle en gain au terme d’une partie marathon, gagna 3 belles parties d’attaque (dont une qu’il faillit se faire voler, comme quoi la tartine ne retombe pas toujours sur la face où il y la confiture) serra les fesses défendit avec précision dans 2 autres où il était moins bien, et aligna un magnifique 5 sur 6 (4 victoires et 2 nulles) qui le propulsa à la 26ème place du classement, soit 6 de mieux que l’an dernier !
Grand Prix (+ de 1950)
Stéphane (l’autre, le bon) termina à une anonyme 144ème place mais annula contre plusieurs forts joueurs dont un maître FIDE.
La nouvelle recrue russe, la surprenante Evgueniya Doluhanova (2216) battit le GM ukrainien Onischuk (2612), et le MI Philippe Brochet (2373), annula contre le GM Anthony Wirig (2510) et le MI Paul Velten (2457), et termina à la 22ème place de ce tournoi remporté par l’ex Vandop Christian Bauer devant une armée de Russes ou d’Ukrainiens avec une perf incroyable de 2495 !
Une performance digne du grand Cap (ablanca) !
