Entraînez-vous avec Cédric (13)

par

Cedric Paci

publié le

13 février 2018

Pleased to meet you

Hope you guess my name

But what’s puzzling you

Is the nature of my game

« Sympathy for the Devil » Rolling Stones

N’ayant pas de « super tournois » à me mettre sous la dent (la retransmission live de la coupe 2000 sur le site de la FIDE connut quelques bugs… que faisaient les arbitres???), j’ai choisi de vous parler de la 4NCL (4 Nations Chess League) et d’une manière plus générale des échecs britanniques.

Pourquoi ça ? Plusieurs raisons. D’une part, ce sont nos voisins et tout le monde aime ses voisins ! De plus, le jeu d’échecs sans une touche « oh so British », ce serait comme un thé sans nuage, Benny Hill sans Little Jackie ou un Fish sans Chips… sans saveur. Enfin et non des moindres, Fiona, notre ambassadrice de charme à travers le monde, évolue dans l’équipe de Cheddleton, candidate au titre cette saison !

Commençons donc par un diagramme de notre « Fionchetta », dont vous pouvez suivre les aventures sur sa chaîne : https://www.youtube.com/user/kalliste28

Opposée à l’Ecossaise Ali ROY du club d’Alba, Fiona termine le travail proprement ! Les Blancs jouent et gagnent :

Dans l’équipe de Cheddleton figure aussi le célèbre « Ginger GM » alias Simon WILLIAMS, dont les vidéos délirantes ne sont plus à présenter 🙂 Voici le lien : https://www.youtube.com/channel/UClV9nqHHcsrm2krkFDPPr-g/featured

Ronde 6 face à l’équipe de West is Best, le « Ginger GM » met fin à la résistance du Gallois Tim KETT. Les Blancs jouent et gagnent :

Tout au long de l’histoire de notre noble jeu, les meilleurs joueurs anglais ont porté tour à tour les différentes caractéristiques du « style » anglais, tantôt fiers et orgueilleux, tantôt flegmatiques, mais toujours provocateurs à l’humour si distinct.

(Source wikipédia)

Howard STAUNTON (1810-1874) fut considéré officieusement comme le meilleur joueur de son temps au milieu du 19ème siècle. Armé d’une compréhension déjà très moderne et d’une arrogance intemporelle, il mérita ce titre suite à sa victoire en match face au Français Pierre Charles Fournier de Saint-Amand en 1843.

L’exemple qui suit est tiré d’un autre de ses matchs l’ayant opposé à John Cochrane en 1842. Vous avez fort intérêt à trouver rapidement la solution, car comme Staunton jeta à la face de l’un de ses adversaires : « Je n’admets pas la lenteur dans la médiocrité ! » Les Noirs sont mieux développés et en profitent :

Expert, texpert choking smokers

Don’t you think the joker laughs at you

« I am the Walrus » The Beatles

Joseph Henry BLACKBURNE (1841-1924) domina les échecs britanniques et fut l’un des tout meilleurs joueurs au monde durant les 30 dernières années du 19ème siècle. Premier Anglais à vaincre un champion du monde (Emmanuel LASKER lors du tournoi de Londres 1899), il fut surnommé « Black Death » par ses pairs pour son style agressif… et sa barbe noire 🙂

 

Ici avec les Blancs face à Jacques SCHWARZ (normal donc) au tournoi de Berlin 1881, il put donner libre cours à ses élans romantiques. Les Blancs jouent et gagnent :

She’s a Killer Queen

Gunpowder, gelatine

Dynamite with a laser beam

Guaranteed to blow your mind

Anytime

« Killer Queen » Queen

Anthony John MILES (1955-2001) fut le tout premier Grand Maître anglais de l’histoire lorsqu’il décrocha ce titre en 1976. Connu pour son style très original et provocateur, il se permit de battre l’invincible champion du monde Anatoly KARPOV avec 1.e4-a6!??!! 🙂

 

Ici opposé à l’Américain Schneider lors du World Open de Philadelphie 1980, il conclut de belle manière une partie qui semblait fort compromise un peu plus tôt… Les Blancs jouent et gagnent :

Alerte SCOOP : Saviez-vous que ce grand champion avait joué pour notre cher club au début du siècle ??? En effet, Tony MILES contribua à la remontée de l’équipe 1 en Top 16 à l’époque ! Eh oui, nous n’évoluons pas dans n’importe quel club 😉 Cet exemple inédit est tiré de l’une de ses parties de Nationale 1, saison 2000-2001, face au MI français Claude Wagner. Les Noirs jouent et gagnent :

Nigel SHORT fut l’un de ces prodiges des échecs, se qualifiant pour le championnat de Grande-Bretagne à l’âge de 11 ans ! Il devint quelques années plus tard le premier Anglais à disputer un match pour le titre mondial, en 1993 face à Garry KASPAROV (score final de 12,5-7,5 en faveur du Russe). Toujours extrêmement actif aujourd’hui, l’Anglais reste un tueur d’opens avec un elo avoisinant les 2700… Mais, sa « Mona Lisa » reste à ce jour sa partie de 1991 face au GM hollandais Jan TIMMAN. Il vous suffit juste de penser comme un génie 😉 Les Blancs jouent et gagnent :

We could steal time, just for one day

We can be heroes, forever and ever

What’d you say ?

« Heroes » David Bowie

Michael ADAMS (Mickey pour les intimes) est probablement le plus fort joueur anglais de tous les temps. Avec un meilleur elo à 2761(!), maintes fois classé numéro 4 mondial et échouant de peu en finale du championnat du monde FIDE en 2004 (face au Vandopérien Rustam KASIMDZHANOV 🙂 ), l’Anglais est surnommé « The Spider » en raison de son style positionnel. Toutefois, l’exemple qui suit montre qu’il sait sauter sur sa proie, le GM danois Lars Bo HANSEN en l’occurrence, dès lors que celle-ci est à sa portée. Les Noirs jouent et gagnent :

They hold no quarter

They ask no quarter

The pain, the pain without quarter

« No Quarter » Led Zeppelin

En guise de pudding, vous voici servie l’une des études préférées de Tony MILES ! Les Blancs jouent et font nul :

Hanging on in quiet desperation is the

English way

The time is gone, the song is over, thought

I’d something more to say…

« Time » Pink Floyd

 

 

 

Solutions des exercices de la semaine dernière :

Aronian-Hoolt : 1.Ce5!-Tf6 2.Txh6+!-Txh6 3.Cf7+ – Rh7 4.Cxh6-Ff3 (si 4…gxh6 5.Td7+) 5.Cf7 !-Fxd1 6.Dh4+ -Rg6 7.Ce5 mat ! Un retour triomphant sur sa case de départ 🙂

Oparin-Aronian : 1…Txe5 2.g4-Cxg4 ! 3.Cxe5-Dh4 4.hxg4-Dg3+ 5.Rh1-Dh3+ et perpétuel. Une nulle forcée quoi 😉

Pichot-Cheparinov : 1…Tg1+ !! Boum 2.Rxg1-Dc5+ 3.Rh1-Fxb7 4.Txe6+ -Rf7 5.Dd7+ -Rg8 6.f7+ -Rg7 7.Dd3-Dg5 8.Dd4+ -Rxf7… Chapeau bas si vous avez trouvé !

Delorme-Colin : 1.Cxf5 ! Aussi fort que tentant -gxf5 2.Fxf5+ -Cg6 3.Dxh5+ gagne la maison.

Lambert-Villegas : Le simple 1…Fh6 !! met fin à la partie 🙂

Lamard-Villegas : 1…Txf1+ 2.Rxf1-Dh1+ 3.Re2-Fxf2 !! La pointe qui fait s’écrouler la position blanche.

Daeschler-Flick : 1.Cxf6+ ! Et fini 🙂

Etude de Zakhodiakin : 1.Cc3!-f2 2.Rc7!-f1=D 3.b8=C+ !-Ra5 4.Cc6+ -Ra6 5.b7 ! Suivi de b8=C mat. Joli !

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