Entraînez-vous avec Cédric (14)

par

Cedric Paci

publié le

20 février 2018

新年快樂!

Une joyeuse nouvelle année Chinoise à tous et toutes, placée sous la protection du Chien, comme toute résidence qui se respecte. Certaines des qualités portées par ce signe sont la loyauté, la fidélité, la générosité, le sérieux dans le travail…etc. En résumé, pas tout à fait le portrait du joueur d’échecs idéal ! 🙂 Pour info, Magnus est Cheval… pfff même là on ne peut pas se moquer… énervant ! Bref, une bonne (si si) raison de chevaucher le Dragon et survoler l’histoire des échecs chinois 🙂 

 

 

 

 

Dans ce pays démesuré à tout point de vue, l’héritage échiquéen représente une belle exception ! Très longtemps éclipsé par le Go et le Xiangqi (échecs chinois), notre noble jeu ne suscita l’intérêt du peuple chinois que très tard. Et comme dans tant d’autres domaines, il ne fallut que quelques années à la Chine pour s’imposer parmi les meilleures nations mondiales ! Actuellement classée numéro 2 au classement FIDE juste derrière la Russie, la Chine compte quantité de très forts Grands Maîtres, mais aucun réel candidat au titre suprême à ce jour. Je fais référence au titre mixte, car les joueuses chinoises ont déjà récolté leur part de lauriers tout au long de ces 30 dernières années.

En particulier XIE JUN qui fut championne du monde entre 1991 et 1996, puis de 1999 à 2001 ! Très populaire dans son pays, elle aida grandement à mettre en lumière le jeu d’échecs grâce à son flamboyant jeu d’attaque. En voici un exemple, opposée à la Bulgare Antoaneta STEFANOVA, elle-même ancienne championne du monde entre 2004 et 2006. Les Noirs jouent et gagnent :

Ou encore ici face au légendaire Bent LARSEN. Les Blancs jouent et gagnent :

Mentionnons les trois (!) championnes du monde suivantes, ZHU CHEN (2001), XU YUHUA (2006) et bien sûr HOU YIFAN, et attardons-nous sur l’actuelle reine des 64 cases : TAN ZHONGYI, vainqueur du dernier championnat du monde FIDE organisé à Téhéran l’année dernière. Opposée au fort GM israélien Emil SUTOVSKY, la Chinoise conclut la partie avec précision. Les Noirs jouent et gagnent :

Le palmarès masculin est bien plus maigre, mais l’avenir pourrait rapidement s’éclaircir. Pour l’heure, retraçons les joueurs les plus marquants du « passé ».

Arriva LIU WENZHE et la lumière fut ! Premier Maître International du pays et considéré comme le Père de l’Ecole Chinoise, la manière dont il exécuta le MI hollandais Jan DONNER lors des Olympiades de Buenos Aires 1978 fit le tour du monde. Les Blancs jouent et gagnent :

YE RONGGUANG fut le premier Grand Maître chinois de l’histoire et un entraîneur renommé par la suite. Il profita habilement ici d’un moment d’inattention du GM hollandais Loek VAN WELY. Les Blancs jouent et gagnent :

YE JIANGCHUAN devint en janvier 2000 le premier joueur chinois à passer la barre des 2600. Champion de Chine à sept reprises et membre de l’équipe nationale lors de dix Olympiades, il fit un passage remarqué en France lors du tournoi de Belfort en démolissant l’un de nos meilleurs représentants. Les Blancs jouent et gagnent :

Plus jeune Grand Maître de l’histoire à l’âge de 13 ans en 1999, BU XIANGZHI se fit par la suite une place parmi l’élite. Son principal fait d’armes fut probablement sa victoire à la Blindfold Chess World Cup en 2007 avec 1,5 point d’avance sur Magnus Carlsen et Veselin Topalov ! Un peu plus en retrait depuis, il fit un retour fracassant très récemment en dominant à deux reprises le Champion du monde ! A vous de trouver par quel moyen il fit exploser la forteresse blanche. Les Noirs jouent et gagnent :

WANG YUE fut le premier joueur chinois à s’élever au dessus des 2700 elo et intégrer le top 10 mondial. Connu comme le « Kramnik d’Orient » en raison de son style très technique, il excelle plus que tout dans les finales, comme le prouve l’exercice qui suit. Opposé à son compatriote DING LIREN qui pensait trouver un refuge sûr dans cette finale de fous de couleurs opposées, il trouva une ressource extraordinaire pour s’imposer. Les Blancs jouent et gagnent :

N’oublions pas bien entendu les autres membres de la nouvelle génération chinoise LI CHAO, YU YANGYI, le prodige WEI YI déjà mentionné dans les articles précédents et DING LIREN qualifié pour le tournoi des Candidats de Berlin en mars prochain.

Et la petite étude sur le gâteau, composée par I.FRITZ (probablement le grand-père…). Les Blancs jouent et gagnent :

Bon courage ! Et n’oubliez pas : 学如逆水行舟,不进则退. 😉

 

 

 

Solutions des exercices de la semaine dernière :

Fiona-Roy : 1.Td1!-Re6 2.Dxa6+ -Rd7 3.Db7+ !

Williams-Kett : 1.Tc5! Pour dévier la Reine noire de la case c7 -Db4 2.Dh7+ -Rf8 3.Tc7 ! Suivi du mat.

Cochrane-Staunton : 1…Fxh2+ ! 2.Rxh2-Dh4+ 3.Rg1-Dxf2+ 4.Rh1-Tf4 ! La deuxième vague 5.Te4-Dh4+ 6.Rg1-Txe4 7.Fxe4-Dxe4 8.Dxd7-De3+ ! La touche finale 🙂 9.Rh2-De5+ 10.Rh1-Dxb2 et gagne. Précis jusqu’au bout !

Blackburne-Schwarz : 1.Dxf4!!-Fxf4 2.Txh5!-gxh5 3.Txh5 suivi du mat en h8.

Miles-Schneider : 1.Dxf8+!!-Dxf8 2.Ce7+ -Rh7 3.Txf8-b2 le pion noir semble décider de la partie mais… 4.Cg6 !! retourne la situation ! 🙂

Wagner-Miles : 1…De3 ! 2.exd5-Df2+ 3.Rd1-Cxd5 4.Cb1-Ce3+ 5.Rd2-Cg2 ! 6.Dxh5-Tf5 et les Blancs rendirent les armes.

Short-Timman : 1.Rg3 !! incroyable 🙂 – Tce8 2.Rf4!-Fc8 3.Rg5 ! Et le GM hollandais abandonna, impuissant face à la montée du Roi blanc 🙂

Hansen-Adams : 1…Txh4 ! 2.gxh4-Fb8+ ! 3.f4-Te3 ! Plus précis que 3…Te2 4.Cg1-Fxf4+ et c’est fini !

Etude de Miles : 1.c4!-b4 (ou 1…bxc4 2.Rd2 et nulle) 2.Rd1! (ou 1.Rd3!)-Rc5 3.Rd2! zugzwang-Rxc4 4.Rc1-Fa2 5.Rd2! la pointe (5.Rb2?-Fb3!! 6.cxb3-Rd3 gagne pour les Noirs)-Rc5 6.c3-b3 7.Rc1-b2 fait nulle. Ne croyez pas votre module pour une fois 🙂

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