La tournée de Bar !

par

Matthieu Pourquet

publié le

6 avril 2017

Vandoeuvre IV poursuivait le week-end dernier sa tournée triomphale dans tout l’Est de la France au bar Le Duc. Un public de connaisseurs, peu nombreux mais chaleureux, s’est déplacé pour applaudir le talentueux sextet (NDR : aucun rapport avec l’affaire Valbuena) vandopérien composé pour l’occasion d’Alejandro au chant, d’Arnaud à la guitare, de Florian à la batterie-qui-fait-du bruit, de Chédy au synthé, de Christophe T à la basse et du capitaine Patate au pipeau. Les mélomanes ont pu apprécier le répertoire métissé des Vandops, mélange subtil et équilibré d’influences de musiques blanches et noires, de salsa cubaine et de raï tuniso-égyptien. Le show était réglé comme du papier à musique : le capitaine a donné le la, Alejandro et Arnaud ont assuré le spectacle, Florian a cogné comme un sourd, Christophe et Chédy ont suivi leur partition sans dévier, le récital se déroulant bien évidemment sans fausses notes. Après quelques rappels et une standing ovation bien méritée, les six compères terminaient leur set (NDR : 6-0) en entonnant We are the champions et mettaient un point final à leur tournée de 7 dates sur une dernière performance.

Bon : ça, c’est ce qui était prévu. Mais en réalité, il y eut quelques couacs…

Pourtant tout avait bien commencé. Le groupe avait pu rentrer en entier dans la Patatomobile transformée en minibus pour l’occasion, le voyage s’était déroulé sous le soleil dans une ambiance festive, l’accueil local avait été chaleureux et décontracté. Et puis surtout, Christophe avait gagné sa partie en 13 coups, son adversaire ayant décidé de se séparer prématurément de sa dame en la lui offrant. Et comme notre Don Juan se trouvait quelque peu désœuvré, il décida de profiter du beau temps pour compter les marches de la citadelle de la cité ducale (il y en aurait 257 si ses calculs sont exacts) avant de s’offrir un goûter bien mérité (CF photo), la diététique constituant un élément crucial de l’entraînement de tout champion qui se respecte, notre entraîneur Christophe Philippe nous le répète assez souvent.

 

 

 

 

 

Et puis, ensuite, j’apportais moi-même personnellement ma modeste -si si- contribution à l’équipe en annulant solidement avec un + 1600. Mon coach personnel, Fritz Lamy, fera plus tard cette analyse subtile et profonde de ma partie : « Coco, on va dire que l’ouverture a été créative puisque dès le 5ème coup y a plus de parties dans la Megadatabase. Au début, ben, t’es bien. Après, t’es toujours bien, et même mieux que bien après 13… g5 ?!. Mais après 14. e5 ?!, t’es juste un peu mieux, et après l’échange des Dames, ben c’est nul. Tu me dois 150 balles. »

Enfin, la perspective d’une 7ème victoire synonyme de grand chelem se précisait avec un énième gain d’Arnaud, qui aura enfilé les points cette saison avec la régularité d’un métronome (7 sur 7 ! Il se murmure qu’Anne Sinclair s’apprêterait à le demander en mariage), cette fois-ci avec un joli mat des Arabes.

…Mat qui me fournit une transition rêvée pour évoquer la partie de Chédy. Chédy, qui se retrouve à défendre avec les Noirs une finale de tours (une chacun) avec un pion de moins. Chédy, qui attend que je parte faire un tour dans la ville haute vérifier que Christophe ne s’est pas trompé dans ses calculs (je suis comme ça, moi, je suis un capitaine méticuleux) pour refuser la nulle à lui proposée par son adversaire qui ne sait comment percer parce qu’il le sent fébrile. Chédy, qui finit par gaffer deux coups plus tard en laissant passer un pion derrière ses défenses…

A ce moment-là, nous ne menons plus que 2-1, mais nous menons quand même, et il ne reste que deux parties, celles de Florian et d’Alejandro. Le premier a une qualoche de plus, le second une position qui semble intéressante. Mais je le vois hésiter, réfléchir looooonguement après un coup de Dame de son adversaire qui attaque simultanément un Fou et une Tour. Pourtant, la défense semble évidente : il suffit de protéger le Fou avec la Tour, et le tour est joué. Sauf qu’un Cavalier fou a plus d’un tour dans son sac et peut jouer un vilain tour et river son clou à un pion défendu par un autre cloué sur la dame, menaçant dans la foulée, clou du spectacle, une fourchette royale (je viens de terminer de lire La Métaphore pour les nuls)… Finalement, le Cubain se décide. Il abandonne le Fou à son triste sort, et pointe ses pièces lourdes en direction du monarque ennemi.

Pendant ce temps, Florian galère avec sa demi Tour de plus, car la paire de psychopathes adverse le harcèle. Il sait qu ‘Alejandro a toutes les chances de perdre, et que le poids du match repose sur ses épaules. Alors il tente de s’infiltrer derrière les lignes ennemies, fait semblant d’offrir une Tour, mais le Meusien ne tombe pas dans le panneau. Et le temps passe. Rapidement pour les jouteurs. Leeeeeentement pour les spectateurs. Bientôt 19H, puis 19H30. Et puis un miracle : Alejandro malgré sa pièce de moins menace de mater. Son adversaire trouve une parade, mais doit sacrifier du matériel. La nulle est conclue.

Nos regards impatients se tournent alors vers Florian qui, lui, regarde, impuissant, un fantassin adverse inarrêtable se diriger tout droit vers la case de promotion et offrir un match nul inespéré à nos valeureux adversaires que je m’empresse de féliciter ici… Partage des points qui n’aura aucune incidence sur notre classement final puisque notre promotion dans la division supérieure était aussi inévitable que celle du pion de l’adversaire de Florian !

Bravo et merci à tous ceux qui ont participé de près ou de loin à cette belle aventure. Merci pour votre disponibilité et votre bonne humeur, avec une mention spéciale pour Alejandro et pour le fidèle Arnaud qui ont fait don de leur talent à notre «petite» équipe de R1 sans rechigner. Merci également, dans le désordre, à Florian, Jean T, Gégé, Johann, Christophe T, Jean-Christophe, Louise et Chédy. Et, je l’espère, à la saison prochaine !

 

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