R1 : A savourer sans modération !

par

Matthieu Pourquet

publié le

2 février 2016

fischer-spassky

Ronde 5 : nous rencontrions l’une des équipes de l’un des 48 clubs messins, j’exagère à peine, celui qui est sponsorisé par une marque de bière à consommer avec modération, quoiqu’on me dise dans l’oreillette qu’en fait pas du tout, il s’agit de Bobby Fischer, un ancien champion du monde américain très connu, sombre crétin.

Admettons. C’est plausible. Il est vrai que j’ai connu il y a quelques années un élève prénommé Bobby qui lui aussi fischérien, ou pas grand-chose. Bref. Sur le papier, le match s’annonçait tendu, d’autant plus que nous affrontions l’un de nos concurrents directs pour le maintien, c’est dire si on avait la pression, et pas qu’à demi. Ma stratégie, peaufinée dans les meilleurs débits de boisson nancéiens, était je dois le dire particulièrement sophistiquée : scorer sur les premiers échiquiers où nous serions vraisemblablement favoris et tenir sur les autres où les duels s’annonçaient plus équilibrés.

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Comme un signe du destin, Vandoeuvre prenait rapidement l’avantage grâce à notre 6ème homme, celui qui m’a mis en spam pour être tranquille, Chédy. Profitant lâchement du retard de développement pris par sa jeune adversaire, Chédy, au mépris de toute galanterie, plaça une attaque éclair de pièces lourdes contre les remparts ennemis ponctuée par un thématique quoique toujours spectaculaire sacrifice de tour en g2 pour mater.

Moins spectaculaire mais tout aussi efficace, Alexandre P. doubla la mise quelques instants plus tard.

Après m’avoir donné un pion dans l’ouverture, mon adversaire en gaffa un second en retirant le cavalier qui le défendait, cavalier qu’il immola au coup suivant, sans doute pour le punir. A 3-0, nous ne pouvions plus perdre.

Juliette avait elle aussi donné une pièce, mais possédait 3 pions d’avance. Du poney survivant ou des fantassins surnuméraires, lesquels allaient se révéler les plus forts en finale ? Eh bien ni l’un, ni les autres : Juliette ne chercha pas à gagner et assura la nulle synonyme de victoire pour notre équipe.

r1 metz fischer 031Les deux matchs qui restaient se disputaient donc pour l’honneur, et pour les poinzélos. En un touchant ensemble, chacun des joueurs messins vint réclamer la nullité à Claude, notre arbitre, que son épouse avait enfermé au club par vengeance, au prétexte que la position était -peut-être- égale (une finale de fous de couleurs opposées avec un pion de moins pour l’un, une finale tour + pièce légère + même nombre de pions pour l’autre). Egalité (et encore…) ne signifiant pas nullité, les parties se poursuivirent.

Sylvain, pour sa première apparition avec nous, et après avoir raté le gain par deux fois (b3!!), démontra que les finales de fous de couleurs opposées ne sont pas toujours nulles. Quant à Jean, il prit son temps, mais trouva lui aussi la clef du coffre-fort.

Résultat : un pétillant 5-0 à savourer sans modération ! Je donne rendez-vous à tous mes piliers le 13 mars pour la suite de la tournée, au Bar Le Duc !

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