Une Saison en Enfer

par

Matthieu Pourquet

publié le

4 avril 2019

Résumé des épisodes précédents : échaudé par une série de 4 défaites consécutives – et une patate chaude, cela peut vite devenir désagréable -, écœuré par le manque de coopération des autres équipes du groupe qui s’obstinent en dépit de toute courtoisie à ne pas se laisser battre, le capitaine Patate décrète l’état d’urgence échiquéenne et annonce ici même sa principale mesure : une grève reconductible des con-tes rendus jusqu’à l’obtention de la satisfaction de ses revendications légitimes, à savoir une victoire. L’entêtement manifeste des équipes adverses, qui portent seules la responsabilité de la non parution des opus patatesques, a privé le lecteur de 3 magnifiques chroniques où l’auteur atteignait des sommets de créativité tellement élevés qu’il en venait même à manquer d’oxygène. Cependant, par pure bonté d’âme, et, comme personne ne les lui réclamait, le capitaine Patate a décidé, magnanimement et par pur esprit de contradiction, de faire profiter une dernière fois ses fidèles lecteurs de son esprit aiguisé et de ses saillies drôlatiques, mais sous une forme blitzée.

Acte I : Pont-à-Mousson

Après avoir affronté les 4 cadors du groupe et pris autant de déculottées, nous n’avions pas le choix : il nous fallait impérativement remonter notre pantalon et battre les 3 équipes de bas de tableau pour nous maintenir. L’acte I de la remontada devait se jouer dans le théâtre exceptionnel de l’abbaye des Prémontrés. Le coach avait annoncé des renforts, mais j’étais comme la fosse, sceptique : à Waterloo, Napoléon attendait Grouchy, il était arrivé en retard. Vladimir et Estragon attendaient Godot, il n’était jamais venu. Nous attendions Stéphane – l’autre, le bon – au 1er échiquier, et, surprise… il allait venir !
Veni, vidi, vici ? Pas si simple… car en face, ils avaient sorti tous leurs grozélos du placard, et nous étions dominés sur tous les échiquiers. L’affrontement fut titanesque. Notre renfort de poids ne put rien contre le « monstre » mussipontain, mais Thierry, Christophe et Fred furent héroïques et cueillirent les lauriers de la victoire. Menés 4-3, nous avions une chance d’arracher un match nul inespéré, d’autant plus que mon adversaire jouait avec une pièce en moins. Las ! J’allais jouer comme un tubercule ma finale, gaffais un pion, et devais me résigner au partage des points…

Acte II : Nancy Stanislas 3

Scénario inverse pour l’acte II : nous étions sur le papier clairement dominateurs sur la plupart des échiquiers, 6 sur 8 pour être précis. La stratégie était claire : rafler un max de points sur les 4 dernières tables et l’emporter grâce à notre nouveau renfort au 1er, Quentin V.
Bien entendu, le destin l’entendait d’une toute autre oreille…
Saison maudite : Christophe craque dans l’ouverture, Alex attend d’avoir un net avantage pour le faire, Fred se prend une « cochonnette » qui lui coûte la Dame alors qu’il est mieux, Florian malgré les fous de couleurs opposées est complètement gagnant en finale, mais le néo-Dijonnais a un « BlaBlaCar » et propose la nulle à son adversaire qui n’en espérait pas tant…
Seules consolations : la 1ère victoire de Moussa pleine de sang-froid et de maîtrise, et le 2ème point par moi ajouté, mais sans grand mérite, en vertu de l’adage que c’est toujours l’avant-dernier à gaffer qui l’emporte.

Acte III : Seichamps 2

Pas le temps de broyer du noir : 15 jours après, c’était du rouge qu’il nous fallait concasser si nous voulions éviter l’humiliante cuillère de bois promise au perdant. Vae victis…
Pour mettre un point final à cette Saison en enfer, j’avais naturellement pensé à Rambo, mais il n’était pas dispo. Et cette fois-ci, point de renfort au 1er. Mes fidèles bras cassés gros-bras avaient répondu présent (Fred le Surineur de Malakoff, BlaBla Capone, Chris l’Empaleur, Alex le Boucher d’Abidjan, Noé Annulator, Moussa Terminator), mais il m’en manquait encore un. J’hésitais entre sélectionner un chat – mais pas noir – , un labrador – couleur indifférente – , un poisson rouge ou un ficus, lorsque finalement le coach me proposa les services de Thierry, que je m’empressai d’accepter, puis de Victor, Moussa ayant dû déclarer forfait au dernier moment.
Après avoir attendu le gardien des clefs, puis Franz, puis Alex qui avait oublié l’heure d’été, la rencontre put commencer avec un léger retard, et je remercie nos amis seichanais pour leur bonne humeur, leur sportivité, et pour avoir laissé Alain B. dans une autre équipe.
Sportifs, nos amis rouges, mais pas très coopératifs. Certes, leur capitaine offrit me semble-t-il une pièce nette à Christophe, et mon adversaire eut l’amabilité, après avoir encaissé une qualité par moi gaffée, de me laisser placer une dévastatrice attaque de mat. Mais je ne commenterai pas plus avant la détestable attitude des autres diables rouges qui prirent un malin et manifeste plaisir à broyer du noir, foulant au pied nos derniers espoirs d’un repêchage in extremis. Et je n’ai pas peur de dénoncer ici haut et fort le comportement inacceptable du prénommé William qui se permit de harceler la malheureuse Dame de Thierry, la poussant au suicide (comment ça, j’ai fait la même chose avec celle de Christophe P. ? D’accord, mais je lui ai laissé une chance de s’échapper…) ! Oui, Monsieur William, c’est avec des comportements comme le vôtre que d’honnêtes pousseurs de bois se retrouvent avec une cuillère du même métal…

 

… Cuillère qui tombe à point nommé pour servir, comme il est d’usage en fin de saison, fût-elle en enfer, les remerciements à la louche.
Commençons par mon fidèle carré d’as : Christophe T, Frédo, Alex (il y aura des jours meilleurs) et Moussa Black Cat. Merci pour votre disponibilité, votre gentillesse et votre bonne humeur (oui, Alex, même toi).
Ayons une petite pensée pour la Petite Sirène de Singapour, alias Chedy, qui a disputé les 4 premiers matchs avant de s’envoler pour de nouvelles aventures.
Poursuivons avec les renforts de luxe, Jicé, Stéphane J, Quentin V, qui ont fait ce qu’ils ont pu pour tenter de nous sortir du purgatoire.
Terminons par les « pigistes », Florian, Noé, Bruno, Victor, Sylvain, Thierry, Lucia, Alexis, Claude D, Cumali, Jean-Pierre, François et les autres, qui ont chacun apporté leur pierre à l’édifice.
Enfin n’oublions pas le Grand Horloger, Claude le magicien, qui, chaque weekend d’interclubs, réalise un tour de passe-passe pour que les 6 équipes vandopériennes soient complètes. On ne lui tiendra pas rigueur de son seul raté : ne pas avoir réussi à faire repartir la voiture de Moussa en panne sur l’autoroute…

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